Alain St.Ange répond aux déclarations du Président lors de sa visite à l’Aéroport International des Seychelles
- 5 ago, 2025
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Le 31 juillet 2025, le Président Wavel Ramkalawan a effectué une visite inopinée à l’Aéroport International des Seychelles. Selon les reportages des médias et le site officiel de la Présidence, cette visite a été présentée comme une « inspection technique du site » dans le cadre du Projet de Réaménagement de l’Aéroport. Lors d’une conférence de presse improvisée, le Président a nié que son administration envisageait de vendre l’aéroport, suggérant que, durant mon mandat ministériel, certains médias étrangers auraient interprété mon implication comme un signe d’une éventuelle vente.
Je souhaite m’exprimer clairement à ce sujet.
Lors des discussions avec ADAC sur une possible coopération pour le réaménagement de l’aéroport, j’étais alors Ministre du Tourisme et de la Culture. J’avais été nommé pour représenter les intérêts du tourisme, car l’aéroport est la principale porte d’entrée des Seychelles. Ma responsabilité était de défendre et de renforcer le tourisme — pilier de notre économie nationale. J’ai toujours souligné que le succès d’un projet aéroportuaire repose non seulement sur les infrastructures, mais aussi sur le traitement et la rémunération de son personnel, dont le dévouement permet au site de fonctionner.
Je n’ai jamais participé à quelque négociation que ce soit visant à vendre l’Aéroport International des Seychelles. Pourtant, les commentaires du Président laissent entendre le contraire. Je dois poser la question : si je n’étais pas aujourd’hui candidat à la présidentielle, cette déclaration aurait-elle même été faite ? Quelle était son intention ? Quel message cherchait-il à faire passer ?
En regardant cette conférence de presse, il est devenu évident que la visite servait de réponse mise en scène à l’inquiétude croissante du public — exprimée par l’opposition — au sujet de l’avenir de l’aéroport. Il ne s’agissait pas de transparence, mais d’une opportunité pour le Président de rejeter publiquement ces inquiétudes et de projeter une image de contrôle stratégique. Je laisse le peuple seychellois juger du timing et de l’intention.
Puisque le Président a choisi de me nommer personnellement, je vais répondre plus en détail.
Selon plusieurs reportages, communiqués de presse et témoignages de membres du personnel de l’Aéroport, cette administration a repris les discussions avec ADAC en 2021. Les premières discussions entre le ministère des Transports et l’Autorité de l’Aviation Civile des Seychelles ont conduit à une révision du Plan Directeur de l’Aéroport. Ce processus est passé à la modélisation du projet et serait actuellement en phase de structuration financière. D’après les propos mêmes du Président, des négociations sont en cours sur les modalités de financement et de coopération.
Pourtant, aucune explication n’a été donnée au public concernant le choix d’ADAC plutôt qu’un autre partenaire potentiel. Aucun autre nom n’a été mentionné. Aucune justification fournie. Le peuple seychellois mérite la transparence sur de tels sujets.
Tandis que le Président affirme qu’il n’y a pas de vente, il semble passer à côté de la véritable inquiétude : la nature de l’accord avec ADAC et ses implications concrètes.
- Quel est le montant total du financement ?
- Quelles sont les conditions et garanties offertes ?
- Quels actifs servent de garantie ?
- Quel contrôle commercial ou opérationnel sera confié à ADAC ?
- Pendant combien de temps le peuple seychellois sera-t-il lié financièrement à cet accord ?
Le Président a évoqué une somme de 100 millions SCR. Je demande au public de réfléchir : le montant final — s’il est un jour révélé — confirmera-t-il ou contredira-t-il cette déclaration ? Je suis convaincu qu’aucune information ne sera publiée avant les élections de septembre 2025. Si l’on se fie aux tendances récentes, on risque plutôt de voir une simple pose de première pierre symbolique.
Les investissements directs étrangers de ce type comportent souvent des clauses garantissant un retour sur investissement, généralement à travers un contrôle commercial et opérationnel. Cela inclut souvent l’examen des effectifs et de la performance, avec des objectifs de « rationalisation » des opérations. Le Président Ramkalawan a déclaré qu’aucun emploi ne serait perdu. Mais les Seychellois ont entendu les mêmes promesses lorsque Etihad s’est associé à Air Seychelles. Ceux qui ont perdu leur emploi à l’époque y croient-ils encore aujourd’hui ? J’en doute.
Le Président a plusieurs fois mentionné des « techniciens de haut niveau » et s’est entouré de personnel lors de la conférence de presse. Pourtant, aucun d’eux n’a eu la parole. Pourquoi ?
Il s’agit désormais de la troisième visite du Président à l’aéroport depuis le début de son mandat. La première, en mars 2025, a été présentée comme une inspection sécuritaire — au cours de laquelle il aurait miraculeusement identifié et résolu des problèmes de sécurité vieux de plusieurs décennies. La deuxième, le 25 juillet 2025, visait à résoudre les problèmes persistants des chauffeurs de taxi — problèmes créés par son propre gouvernement en supprimant arbitrairement leur accès au stationnement. Soit ces questions dépassent les compétences du PDG de l’Aéroport, du Conseil d’administration et du Ministère des Transports — soit ces entités ont été contournées. Je laisse le public en juger.
Ce qui demeure clair, c’est que la vérité est connue par le personnel de l’Autorité Aéroportuaire.
Le peuple seychellois n’est pas naïf. Il ne se laissera pas manipuler par des mises en scène de dernière minute, des campagnes de dénigrement ou des distractions politiques.
En 2020, les électeurs ont exigé un changement — peut-être plus qu’ils ne croyaient en l’homme qui le promettait. Ramkalawan était perçu comme le seul capable de mettre fin à la stagnation politique. Il a eu cinq ans pour prouver qui il est, ce qu’il défend, comment il dirige, et s’il tient ses promesses. À l’approche des élections de 2025, les préoccupations du peuple ont changé. Les questions sont plus difficiles. Les attentes sont plus élevées.
Assurons-nous de poser les bonnes questions.
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